UN ENVAHISSEUR VENU D’AILLEURS
C’est d’abord Orconecte Limosus qui a gagné l’Europe par l’intermédiaire d’un pisciculteur allemand en 1890. En France, c’est d’abord cette écrevisse appelé aussi Cambarus Affinis, qui a été l’objet d’acclimatation en 1910, cela constitue le point de départ de la propagation des écrevisses américaines en Europe.
L’écrevisse « Signal » où de Californie est, comme son nom l’indique, originaire de la côte ouest des Etats Unis. Elle a été introduite en France en 1976. L’autre espèce « écrevisse rouge de Louisiane » Procambarus Clarkii , présente dans certains plans d’eau en Ardèche, a d’abord été introduite en Afrique, au Kenya, puis a rejoint l’Europe par l’Espagne en 1978.
L’été 2007, la Fédération de Pêche de l’Ardèche a procédé a un sondage sur le Grozon , entre Lamastre et St Barthélémy-Grozon, afin de délimiter la zone d’invasion , qui a pour origine le déversement dans un lac collinaire en 1982.
IL VIT SUR LE MËME HABITAT que nos espèces autochtones : Ecrevisse à pieds blancs (austropotamobius pallipes) en ardèche, Ecrevisse des torrents (austropotamobius torrentium) et Ecrevisse a pattes rouges (astacus astacus), c'est à dire ruisseaux bien oxygénés, eau de bonne qualité et fraîche.
Plus fécondes, maturité sexuelle à 2 ans, plus agressive, elles éliminent les espèces autochtones des biotopes dans lesquels elles pénètrent. Si aucune mesure n’est prise, la disparition des écrevisses indigènes est probable à plus ou moins long terme.
PORTEUSE SAINE DE LA PESTE DE L’ECREVISSE, l’aphanomycose qui a décimé les populations à travers toute l’Europe. Cette pathologie serait apparue en France vers 1875, elle continue de sévir aujourd’hui.
Une délimitation des sites colonisés est en cours de réalisation et viendra compléter la cartographie réalisée par la fédération en 2007.
UNE STRATEGIE DE LUTTE : la pression de pêche seule ne suffit pas, car les prélèvements, aussi importants soient ils, font diminuer le nombres de sujets, mais laissent la niche écologique libre à disposition pour une recolonisation.
Un test , grandeur nature ,d’une méthode de stérilisation efficace en bassin, va être mis en place sur la population, relativement peut importante de la Dunières à Vernoux en septembre 2008. Ce principe d’éradication consiste à capturer sur un site un maximum d’écrevisses , de tuer les femelles et les petits mâles, puis à relâcher les gros mâles une fois stérilisés, ceux-ci , plus agressifs, tuent une partie des mâles non capturés et féconds. Les mâles stérilisés vont alors chercher les femelles non capturées et s’accoupler avec elles une semaine avant les autres mâles annulant ainsi tout espoirs de reproduction. De nombreux tests en milieu confiné ont été très concluants, ce protocole a abouti à l’absence de pontes viables chez les femelles et à la mort d’un certain nombre d’entre elles. Une fois l’accouplement réalisé, tous les mâles relâchés périssent avant la période de reproduction suivante. Au bout de quelques années de ce protocole on devrait parvenir à détruire la population du site.
LES ENJEUX SONT FORTS sur les zones ou les populations de « Signal » sont proches des populations d’Ecrevisses à pattes blanches , de truites « Fario » et pour toute la faune benthique .
Cette méthode d éradication des écrevisses de Californie est préconisé par Monsieur Théo Duperray Hydrobiologiste.