Le lac Sainte-Anne au dessus de Ceillac dans le Queyras, à 2409 mètres d’altitude est recouvert d’un épais manteau blanc. Seul une tache noire en son centre laisse présager de l’aventure que nous allons vivre : une incursion sous la glace.
Les skis pour certains et les raquettes pour les autres sont rapidement déchaussés. Chacun revêt une combinaison de fourrure polaire. Philippe et Gilles expliquent la marche à suivre pour revêtir délicatement le vêtement étanche qui va protéger de l’élément liquide. La température de l’eau avoisine 0 degré. Ici il n’est pas possible de plonger avec les combinaisons standards, dites humides, qui laissent la peau en contact avec l’eau.
Le trou pratiqué dans la glace en début de saison a gelé durant la nuit. Gilles découpe la nouvelle pellicule glacée à l’aide d’une tronçonneuse puis retire les morceaux. Le trou noir s’agrandit. Le contraste avec la neige interdit de voir le fond du lac.
Le matériel de plongée est préparé par les deux encadrants. Tout l’équipement qui va servir à respirer sous l’eau est doublé, pour palier à tous incidents liés au froid. Les deux bouteilles (presque 40 kilos) que chacun emporte sont indépendantes et les détendeurs étudiés pour ne pas givrer. Gilles passe aux élèves les palmes, les moufles trois doigt en Néoprène, la cagoule, le masque, la ceinture de huit kilos de plombs et approche les bi-bouteilles. Philippe en a vérifié la contenance sur les manomètres : 2 x 12 litres d’air comprimé à 230 bars, tout est en ordre. La respiration par la bouche à l’aide du détendeur se fait sans aucun problème après quelques minutes d’adaptation.
Gilles est dans l’eau et va s’occuper d’une seule personne à la fois. L’incursion dans cette eau presque gelée est étonnante : seules les joues, en contact avec l’eau, perçoivent le froid. Le reste du corps est bien au chaud.
Sous la surface le silence n’est troublé que par le bruit des bulles d’air qui s’échappent du détendeur. La respiration doit être calme et ample. Gilles ne lâche pas son élève et l’emmène en profondeur pour découvrir toutes les nuances de bleu engendrées par la lumière à travers la glace. Sous le plafond une multitude de flaques d’air se forment et se déplacent au gré du relief. Mais attention de ne pas lâcher le fil d’Ariane qui permet de regagner l’air libre.
Ces plongées se pratiquent toujours accompagnées par une personne connaissant parfaitement le site même si l’élève possède des diplômes fédéraux.
Le centre de plongée sous glace de Ceillac a été fondé par Philippe CAGAN en 1988. Ce scaphandrier professionnel, moniteur diplômé d’état a participé au tournage du film « Le grand bleu » et « Atlantis » de Luc Besson.
Les plongées se font au lac Sainte-Anne à 2409 mètres d’altitude. Une courte distance sépare de lac du sommet des pistes. L’accueil a lieu à l’office du tourisme. Tout le matériel est fourni , à l’exception du matériel de ski ou de randonnée. Le pris de la plongée est d’environ 300 francs. D’autres centres existent en France, notamment à Tignes en Savoie, dans le Jura et dans les Pyrénées.
Jean-Marc BLACHE / David WOLOZAN.
Contact : AQUA-LOGIS, la Gravière, 05600 CEILLAC. Tél. : 04 92 45 00 68